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30 mars 2021

Portraits Institut Mines-Télécom Business School - Portrait de Georgina Loth (IMT-BS 2004), Directrice Adjointe à la Direction Médias & Production - FFT - Roland-Garros

Nathan Prudhomme (IMT-BS, étudiant en deuxième année) à la rencontre de Georgina Loth (IMT-BS, promotion 2004), Directrice Adjointe à la Direction Médias et Production chez la Fédération Française de Tennis - Roland-Garros

1. Présentez-nous votre parcours 

En 2000, j’ai rejoint Institut Mines-Télécom Business School après un parcours en MPSI/MP. Je ne cherchais pas particulièrement à devenir ingénieure. Néanmoins, je souhaitais comprendre les dimensions techniques ainsi que technologiques. Mon choix s’est naturellement orienté vers l’école puisque ça me permettait de comprendre les deux aspects mentionnés précédemment et d’avoir plus tard le « vernis » permettant d’échanger avec les techniciens. Je me souviens que je cherchais à concilier mon amour des mathématiques avec ma passion pour les activités sportives en suivant les conseils d’un proche de ma famille, qui était un coach en entreprise. Après m’être questionnée sur mon intérêt pour le sport, j’ai réalisé que l’aspect business facilite et accélère le développement du sport à travers le marketing sportif, la télévision et le digital. Ce questionnement a été une véritable révélation, je me suis intéressée progressivement au business relatif au sport et au digital. 

En 2001, j’ai effectué un stage d’une durée de trois mois durant ma première année, chez Sports.com, qui était un site relayant des actualités sportives. En tant qu’assistante marketing, je travaillais notamment sur des contenus de newsletter et de jeux concours. En deuxième année, j’ai réalisé une année de césure chez IBM France tout d’abord, dans la communication interne puis chez IBM Corporate (monde) au sponsoring, notamment sur les activations d’IBM sur Roland-Garros 2003. En troisième année d’école, j’ai choisi la majeure Projets Audiovisuels et Multimédias – PAM, intitulée actuellement MEDIA. Dans le cadre du projet de fin d’étude, les étudiants devaient aider une société en se mettant à disposition à hauteur de 100 heures. Pour pouvoir valider ce module, j’ai contacté les personnes responsables de la Fédération Française de Tennis avec qui j’avais pu collaborer chez IBM. Par chance, lorsque je les avais contactés, la fédération était en train de rédiger l’appel d’offres sur la transformation de toute la régie audiovisuelle du format analogique vers celui du numérique et elle m’a proposé de les aider sur la rédaction du cahier des charges. L’entreprise demandait que la personne chargée de ce chantier, soit au moins en CDD, vu l’ampleur de la tâche. C’est une chose que j’ai dû négocier avec l’administration de l’école afin de pouvoir gérer ce projet. 

J’ai eu la chance de pouvoir postuler pendant cette période, au poste de Business développement multimédia, au sein de la Fédération Française de Tennis que j’ai intégré à la sortie de ma troisième année d’école en février 2004.

Depuis 2004, j’ai occupé différentes fonctions au sein de la Fédération Française de Tennis et je suis actuellement directrice adjointe à la Direction Médias et Production. Je tiens à souligner que le projet de fin d’étude a été décisif pour lancer ma carrière. 

2. Pouvez-vous nous présenter vos responsabilités en tant que Directrice Adjointe à la Direction Médias & Production - FFT - Roland-Garros?? 

Avant d’expliquer ma fonction, je tiens à dire que la direction dans laquelle je travaille est bicéphale. D’une part, il y a une partie production qui consiste à produire des images du tournoi. D’autre part, l’autre partie sur les droits médias se focalise sur la commercialisation des droits médias dans le monde.

Mes missions actuelles consistent à être l’appui de la directrice, sur le suivi et la coordination de notre activité tels que la gestion du budget, la préparation de certaines négociations ou décisions stratégiques. Récemment, j’ai été impliquée sur l’appel d’offres des droits France qui ont été attribués à France Télévisions et Amazon. Pour Roland-Garros 2021, c’est une nouvelle page qui s’écrit. 

Je m’occupe également de la lutte Anti-Piratage qui vise à combattre la diffusion de contenu illégalement mis en ligne, au détriment des chaînes qui ont payé ces droits. Je chapote aussi l’activité liée aux paris en ligne. Le reste de mes missions sont des projets transverses ou nécessitant un rôle de coordination dans notre direction ou inter-direction. 

3. Dans ce sport, quelles sont les évolutions technologiques et les transformations des usages que vous avez trouvé les plus enthousiasmantes ? 

Toutes les transformations technologiques liées à la diffusion de Roland-Garros sont très motivantes. Je peux citer par exemple le passage de la Standard Definition (SD) à la High Definition (HD), l’arrivée de la 3D (qui n’a pas rencontré son public), les premières diffusions sur mobile, et maintenant en 5G, l’arrivée de la 4K (qui devient le nouveau standard), les premières captations en 8K.... 

L’innovation fait partie de l’ADN de Roland-Garros, et au sein de notre direction, nous cherchons à anticiper les technologies broadcasts et les usages de demain pour nous assurer de toujours proposer une production digne des plus hauts standards.

En ce qui concerne ce volet innovation, je travaille sur les innovations Broadcast pour tester les Proof of Concept en collaboration avec nos partenaires et diffuseurs ainsi que des startups. Aujourd’hui, nous testons avec Orange et France Télévisions, le transport d’images en 5G. La 5G va apporter de nouveaux usages permettant par exemple, le transport d’images lourdes (8K notamment) sans latence et sans problème de saturation des réseaux. Nous avons dans les cartons d’autres envies de tests, quand la situation le permettra (4D replay, captation volumétrique, AR…). Pour l’anecdote, dans le contexte du COVID, nous avons mis en place un studio avec un fond vert dans lequel Rafael Nadal a été interviewé, juste après son match, par Carlos Costa qui lui était…à Madrid ! Le tout était diffusé en Europe en simultanée. C’était incroyable !

 4. Quelles sont les origines de votre passion pour le tennis?? 

L’amour du sport est une histoire de famille. Ma mère pratiquait ce sport, je joue au tennis depuis que je marche ! J’ai toujours eu une appétence pour le sport en général. J’aimais toucher à plusieurs sports comme la danse sur glace que j’ai pratiqués en couple avec mon frère, le volley-ball que je pratiquais au niveau national, le ski et snowboard l’hiver ou encore la voile que j’enseignais l’été après avoir passé mon monitorat. Dans tous les sports que j’ai pratiqués, j’ai pu atteindre un niveau me permettant de prendre du plaisir. 

Pour l’anecdote, à l’âge de 14 ans, une envie forte grandissait en moi : celui de devenir ramasseuse de balles à Roland-Garros. Initialement, je me disais que je venais de province, que cela pouvait sembler plus difficile, cependant, je gardais en tête que rien n’était impossible. J’ai cherché de nombreuses heures sur comment postuler et j’ai passé les sélections. C’était une expérience incroyable, j’ai eu la chance de ramasser les balles sur le court Suzanne-Lenglen et les demi-finales sur le Central où il était possible de voir les meilleurs joueurs du moment. Avec du recul, je suis convaincue que cette aventure était la première page de mon parcours dans ce stade mythique et au sein de cette fédération…

5. Quelles sont vos passions dans le domaine privé ? 

Comme expliqué plus tôt, je suis passionnée de sport donc je continue à en pratiquer sur mon temps libre?! Depuis l’an dernier, (et en tant que trésorière depuis décembre 2020), je m’investis également dans l’association «?L’école face au plus grand défi du XXIe siècle?» qui vise à sensibiliser les plus jeunes aux enjeux du réchauffement climatique. La démarche s’appuie sur une pédagogie innovante avec des rencontres et des visioconférences incluant des chercheurs ainsi que des glaciologues et en point d’orgue, une expédition dans le grand nord arctique, pour 17 ambassadeurs venus de 8 territoires différents. Pour les enfants, il s’agit d’aller sur place pour constater les effets du réchauffement climatique, rapporter des éléments qui serviront pour les expositions photos et de relayer le message auprès d’autres écoles. 

6. Quel est le meilleur conseil que vous ayez reçu de manière générale ? 

J’ai retenu deux choses. D’une part, il faut savoir provoquer sa chance. Souvent, la chance est proche de nous. Parfois, nous nous autocensurons en nous mettant des barrières imaginaires, en voyant petit, en se disant que ce n’est peut-être pas pour soi. Par exemple, je ne regrette pas une seule seconde d’être allé toquer à la porte du directeur de l’école pour présenter mon projet, en lui disant que je ne serai pas présente la moitié du temps à l’école. Par la suite, après avoir décroché mon diplôme et mon premier emploi, je suis retournée le voir pour le remercier, lui expliquer à quel point, c’était important pour moi d’avoir eu cette liberté d’entreprendre un projet sortant des sentiers battus. 

D’autre part, notre diplôme est important, mais c’est ce que nous en faisons qui importe, et qui rend possible certaines choses voire qui ouvre certaines portes qui paraissent inaccessibles. Savoir ce qu’on fait et ce qu’on veut faire avec son diplôme et être cohérent dans son parcours, c’est la clé.

 




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